Conversations en cuisine

Quel a été le déclic pour créer un podcast gastronomique?
J’écoute beaucoup de podcasts et j’ai entamé il y a quelques années une reconversion dans la restauration. Au début, j’ai souvent demandé de l’aide pour améliorer les processus et j’écoutais pendant le travail «Fiete Gastro», de Tim Mälzer, où l’on parle beaucoup des défis du métier. À un moment donné, j’ai eu envie de créer un podcast approfondi consacré aux restaurants suisses. Cela n’existait pas encore sous cette forme.

Avez-vous rencontré des obstacles?
Je savais dès le départ que la qualité serait essentielle pour moi. J’ai donc investi dans du bon matériel, comme un micro, et j’ai demandé de l’aide pour le montage. Sinon, cela représente beaucoup de travail pour une seule personne, d’autant que je suis également responsable du Kafi Feld à Wetzikon (ZH). Actuellement, j’apprends à promouvoir le podcast et je me familiarise avec les réseaux sociaux.

Dans votre podcast «Swiss Made», vous donnez la parole à des établissements de la branche hôtelière et de la restauration. Qu’est-ce qui fait sa particularité?
Avec des épisodes d’environ une heure, je peux vraiment aller en profondeur. Il était important pour moi de donner de l’espace aux histoires des professionnelles, de mettre en lumière leur passion et leur engagement. Aujourd’hui, tout va si vite. Avec ce podcast, les auditeurs peuvent vraiment s’immerger, que ce soit en voiture ou au travail. Les retours de mon audience – qui est bien sûr encore en cours de développement – ont jusqu’à présent été très positifs.

Votre podcast aide-t-il les restauratrices et restaurateurs à donner une voix à la branche et à créer du lien?
C’est effectivement l’un de mes grands objectifs. Nous pouvons partager nos expériences et nos histoires, progresser ensemble ou nous soutenir mutuellement. Je suis convaincue que nous avons, en tant que communauté, beaucoup à gagner des échanges humains. Le quotidien dans ce secteur peut être stressant, bouleversant ou très exigeant, même si, ou justement parce que la restauration est un un métier de contact. Mais en coulisses, il se passe énormément de choses que ni la clientèle ni les autres établissements ne perçoivent.

«Les échanges entre nous sont toujours bénéfiques»

Parmi vos invités figurent par exemple le jeune couple fondateur de la start-up de pizzas Set Sail à Wetzikon, ou encore Ueli Bräker, restaurateur chevronné du Freihof Hinwil. Comment les choisissez-vous?
Je connais certains invités personnellement. Kim et Simon de Set Sail livrent leurs excellentes pizzas au levain à mon Kafi Feld. Parfois, lors de mes sorties, je tombe sur un restaurant intéressant que j’invite alors dans le podcast. Je souhaite mettre en avant des personnes encore peu connues. Bien sûr, c’est aussi formidable d’accueillir un grand nom dans le podcast. Mais donner une voix aux plus petits, c’est un objectif qui me tient vraiment à coeur. Et cela peut très bien être à l’échelle nationale – que ce soit en Argovie, en Suisse romande ou au Tessin. Les établissements intéressés peuvent bien sûr me contacter!

Quel épisode est incontournable?
À vrai dire, tous méritent d’être écoutés! Cela dit, si quelqu’un envisage d’ouvrir un café, l’épisode avec Aaron Bohl est un must. Pour les personnes créatives qui s’intéressent aux start-up, l’épisode avec Set Sail est idéal. Quant aux mamans qui doivent jongler entre repas et maternité, l’épisode avec Rita Miggianos leur parlera particulièrement. Le reste est pour tout le monde.

De quoi êtes-vous particulièrement fière en tant que toute nouvelle podcasteuse?
D’avoir osé franchir le pas il y a six mois et d’avoir lancé ce podcast. Et de toujours réussir à convaincre des personnes passionnantes de participer à mon projet.

IRINA WEBER
Âge: 43 ans
Profession: responsable du Kafi Feld à Wetzikon
Loisirs: randonnée, lecture et voyages
Podcast: «Swiss Made» (disponible sur Spotify)

Texte: Simone Knittel
Photo: Christoph Kaminski