Lundi, 23.06.2025
Prêt pour l’Euro féminin!
Vous cuisinez pour la Nati féminine de football pendant les entraînements et les matchs de l’Euro de cette année. Comment cela s’est-il mis en place?
Nous avons eu le plaisir d’accueillir l’équipe à plusieurs reprises au Seedamm Plaza lors de ses stages d’entraînement. Nous avons toujours su nous adapter avec souplesse à ses demandes en matière de menus. Finalement, lorsque l’ancien chef de l’équipe, Emil Bolli, a pris une retraite bien méritée, il m’a proposé comme successeur.
À quoi ressemble le menu lors d’un jour de match ou d’entraînement?
Pour faire face aux exigences physiques d’un match ou d’un entraînement, les joueuses ont besoin de glucides comme source d’énergie. Avant une rencontre, mon objectif est de reconstituer au mieux leurs réserves de glycogène. Je mise donc sur des plats faciles à digérer et riches en glucides. Le «match meal», servi sous forme de buffet environ quatre à cinq heures avant le coup d’envoi, se compose par exemple de légumes digestes, de pâtes, de riz, de volaille, de pain blanc, de miel, de confiture et de bircher. Ce menu est généralement constant, car les joueuses ne veulent pas prendre de risques avant un match important et ont confiance dans la tolérance de ces aliments.
Quel rôle joue l’alimentation dans la performance et la récupération?
L’alimentation est le pilier de la performance. À l’instar d’un moteur haute performance, le corps a besoin du carburant adéquat. Avant un match, les glucides sont essentiels. Pendant la rencontre, une hydratation suffisante est cruciale pour éviter toute baisse de performance. Et après le match, une combinaison adéquate de glucides et de protéines favorise un apport énergétique rapide et la régénération musculaire. Il est essentiel que les athlètes connaissent les aliments qui leur font du bien et adoptent une alimentation équilibrée. Cela signifie: beaucoup de légumes, de fruits, de produits à base de céréales complètes et de protéines maigres. Je m’efforce de proposer un choix varié afin de bien répondre aux besoins des végétariennes et véganes de l’équipe.
Comment tenez-vous compte des Profils alimentaires individuels – allergies, intolérances, cycle menstruel?
Les besoins nutritionnels peuvent varier en fonction des phases du cycle menstruel. Les joueuses sont informées des aliments qui leur sont bénéfiques selon la phase de leur cycle. Pour faciliter le choix, tous les plats sont étiquetés en fonction de leurs caractéristiques: riches en protéines, riches en glucides, antioxydants ou diurétiques. La majorité des produits sont exempts de gluten et de lactose, et des options véganes sont toujours disponibles. Nous proposons également un buffet séparé comprenant au total une dizaine de sources de protéines différentes, des crudités, des produits à base de céréales complètes, ainsi que des graines et des fruits à coque. Les joueuses peuvent ainsi composer leurs repas en fonction de leurs besoins personnels ou utiliser ces ingrédients en toppings.
«Avant les matchs importants, pas question de prendre le moindre risque»
Y a-t-il des plats particulièrement appréciés par l’équipe?
Les soupes rencontrent un grand succès, notamment auprès du staff encadrant. Les joueuses préfèrent souvent les plats simples comme un crumble aux pommes après le match, les avocats et les baies, ou encore un gratin de patate douce. Il est réjouissant de voir que même les plus jeunes, comme en Islande, apprécient un cabillaud aux herbes et à l’huile d’olive, alors qu’on les imaginerait plutôt manger des spaghettis.
Quels conseils donneriez-vous aux professionnels de la restauration souhaitant rendre leur cuisine plus sportive et plus saine?
Misez sur des produits aussi naturels que possible et sur des légumes frais, en optant pour une cuisson douce. Intégrez des sources de protéines variées comme les légumineuses, les produits à base de soja, les produits laitiers ainsi que la viande et le poisson. Mais le goût reste essentiel!
Y a-t-il un moment avec la Nati féminine qui vous a particulièrement marqué?
Mon premier voyage avec l’équipe m’a conduit en Azerbaïdjan. Malgré une infrastructure inhabituelle, la qualité des aliments et la barrière linguistique, l’équipe de cuisine sur place s’est pleinement investie et nous avons tous travaillé main dans la main. Je suis toujours soulagé lorsque tout se passe sans accroc et que j’ai pu contribuer à la réussite du voyage. Une victoire ajoute bien sûr à la bonne ambiance.
STEPHAN KASTL
Âge: 43 ans
Loisirs: sports de montagne, cyclisme et sports d’hiver
Profession: chef exécutif et membre de la direction de l’hôtel Seedamm Plaza
Texte: Simone Knittel
Photo: Sébastien Ross (SFV), Christoph Kaminski